Lavoir expĂ©rimentĂ© dĂ©jĂ , et le savoir, peut aider Ă  traverser les moments de nuit. C’est l’expĂ©rience du poĂšte Paul Eluard, dans le poĂšme ci-dessous. Nous le dĂ©dions tout particuliĂšrement Ă  ceux d’entre nous, amis LaNuit n'est jamais complĂšte. La nuit n’est jamais complĂšte. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin Une fenĂȘtre Lanuit n’est jamais complĂšte, du poĂšte Paul Éluard  SFV vous soutient dans votre chagrin #solidaritĂ© #chagrin #espoir #poesie #pauleluard cash. ï»żContenu principal Recherche Pied de page Citoyenne, du monde, de gauche, athĂ©e, en rĂ©sistance contre tous les racismes Portfolio 31 janv. 2019 "Il y a toujours puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin, une fenĂȘtre ouverte, une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e" Paul Eluard Ă  tous ceux qui sont dans la peine Ce blog est personnel, la rĂ©daction n’est pas Ă  l’origine de ses contenus. GTK GTK "La nuit n’est jamais complĂšte. GTK Il y a toujours puisque je le dis, Puisque je l’affirme, GTK Au bout du chagrin, une fenĂȘtre ouverte, une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e. GTK Il y a toujours un rĂȘve qui veille, dĂ©sir Ă  combler, GTK GTK GTK une main tendue, une main ouverte, GTK des yeux attentifs, une vie la vie Ă  se partager." Les articles les plus lus Journal — Les affaires financiĂšres de La France insoumise Journal — Violences sexuelles les syndicats aussi RecommandĂ©s par nos abonnĂ©es À la Une de Mediapart Journal — Politique Sexe, chantage et vidĂ©o l’odieux complot L’entourage du maire Les RĂ©publicains de Saint-Étienne, GaĂ«l Perdriau, a piĂ©gĂ© son premier adjoint centriste Gilles Artigues, ancien dĂ©putĂ©, en le filmant Ă  son insu avec un homme lors d’une soirĂ©e intime, Ă  l’hiver 2014, Ă  Paris. La vidĂ©o est depuis utilisĂ©e pour le faire chanter, selon une enquĂȘte de Mediapart, qui rĂ©vĂšle les coulisses de cette opĂ©ration. Journal — France L’expulsion de l’imam Iquioussen en dĂ©bat devant le Conseil d’État AprĂšs la dĂ©cision du tribunal administratif qui a suspendu l’expulsion de Hassan Iquioussen vers le Maroc, dĂ©but aoĂ»t, le ministĂšre de l’intĂ©rieur a fait appel. L’audience s’est tenue vendredi, et le Conseil d’État doit rendre sa dĂ©cision en dĂ©but de semaine prochaine. Journal — France Quand GĂ©rald Darmanin et Hassan Iquioussen dĂźnaient ensemble Le Conseil d’État se prononce vendredi sur l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, souhaitĂ©e par le ministre de l’intĂ©rieur. Mediapart a appris qu’avant les municipales de 2014 Ă  Tourcoing, GĂ©rald Darmanin avait tentĂ© de sĂ©duire lors d’une rencontre celui qui avait dĂ©jĂ  tenu les propos antisĂ©mites qui lui sont aujourd’hui reprochĂ©s. Il cherchait Ă  s’attirer les voix des musulmans dans le Nord. Journal — Agriculture Le combat des Ă©leveurs du NdiaĂ«l pour rĂ©cupĂ©rer leurs terres » Dans le nord-ouest du SĂ©nĂ©gal, une coalition de 37 villages proteste depuis dix ans contre l’attribution de 20 000 hectares Ă  une entreprise agroalimentaire. Ce conflit foncier illustre un phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ralisĂ© sur le continent africain l’accaparement de terres par des multinationales. La sĂ©lection du Club Billet de blog Immigration isoler le ministre de l’IntĂ©rieur Alors que GĂ©rald Darmanin a annoncĂ© sur RTL la prĂ©sentation d’une loi pour lever les rĂ©serves » lĂ©gislatives empĂȘchant l’expulsion du territoire d’étrangers dĂ©linquants, une centaine d'intellectuelles et de militantes appellent Ă  une campagne de mobilisation nationale ». Ils et elles veulent vaincre la politique de calculs rances et de cruautĂ©s dĂ©multipliĂ©es en lui opposant une logique de droits humains et dĂ©mocratiques Ă©galitaires ». par Les invitĂ©s de Mediapart Billet de blog Estrosi, toujours aussi fier de dĂ©loger des sans-abris [REDIFFUSION] Le localement tout-puissant maire de Nice est en grande forme aprĂšs avoir fait Ă  Darmanin des recommandations » en matiĂšre d’immigration que n’aurait pas reniĂ©es Le Pen pĂšre dans ses plus belles heures, voilĂ  que, en pleine canicule, il se rengorge d’avoir dĂ©logĂ© de leur campement de fortune des sans-abri vivant dans leurs tentes en plein soleil, sur une jetĂ©e. par Mouais, le journal dubitatif Billet de blog Pour avoir aidĂ© une migrante, un enseignant ne peut plus exercer son mĂ©tier Un certain nombre d'articles font Ă©tat depuis quelques mois d'une importante pĂ©nurie d'enseignants en France. Une maniĂšre originale et saugrenue, pour un professeur contractuel de philosophie, d'aggraver cette pĂ©nurie, en tout cas de ne pas y remĂ©dier, consiste Ă  avoir voulu venir en aide Ă  une Afghane et Ă  son fils qui tentaient de fuir leur pays. Billet de blog La double peine ne s’assume pas, elle se supprime [REDIFFUSION] Depuis plusieurs jours, le ministre de l’IntĂ©rieur assĂšne des accusations hĂątives, des affirmations approximatives et des contre-vĂ©ritĂ©s, probablement dans le seul but de flatter une certaine partie de l’opinion. Pourtant, c’est bel et bien la double peine qui doit ĂȘtre abolie, et non ses faibles remparts. La nuit n’est jamais complĂšte. Il y a toujours puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin, une fenĂȘtre ouverte, une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e. Il y a toujours un rĂȘve qui veille, dĂ©sir Ă  combler, faim Ă  satisfaire, un cƓur gĂ©nĂ©reux, une main tendue, une main ouverte, des yeux attentifs, une vie la vie Ă  se partager.. Paul Eluard Ce site Web utilise ses propres cookies et ceux de tiers pour amĂ©liorer nos services et vous montrer des publicitĂ©s liĂ©es Ă  vos prĂ©fĂ©rences en analysant vos habitudes de navigation. Pour donner votre consentement Ă  son utilisation, appuyez sur le bouton Accepter. Le poĂšme AVIS La nuit qui prĂ©cĂ©da sa mort Fut la plus courte de sa vie L'idĂ©e qu'il existait encore Lui brĂ»lait le sang aux poignets Le poids de son corps l’écƓurait Sa force le faisait gĂ©mir C'est tout au fond de cette horreur Qu'il a commencĂ© Ă  sourire Il n'avait pas UN camarade Mais des millions et des millions Pour le venger il le savait Et le jour se leva pour lui. Paul Éluard, Avis », Au rendez-vous allemand, 1944 RĂ©sistance 1946 - Julio Pomar 1926 - 2018 Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est parti Avant la lecture Il faut Ă©tudier le paratexte, c'est-Ă -dire le titre, l'auteur, la date, etc. Ces informations doivent ĂȘtre recoupĂ©es avec vos connaissances Ă©manant du cours courant littĂ©raire, poĂšte, recueil, etc.. Le titre engage Ă©galement vers des attentes. Il donne des indices sur la nature du poĂšme que le lecteur s'apprĂȘte Ă  lire. En poĂ©sie, la forme est dĂ©cisive regarder le texte de loin » permet d'avoir dĂ©jĂ  une idĂ©e de la dĂ©marche du poĂšte Vers, strophes ? Si vers vers rĂ©guliers, vers libres ? Si vers rĂ©guliers quel type de rimes ? Le nombre de strophes... Comment progresser en cour de francais ? Pour la lecture Nous vous conseillons de lire le poĂšme plusieurs fois, avec un stylo Ă  la main qui vous permettra de noter ou souligner une dĂ©couverte, une idĂ©e. 1Ăšre lecture Identifier le thĂšme gĂ©nĂ©ral du poĂšme, Identifier le registre comique ? pathĂ©tique ? lyrique ? etc., Identifier les procĂ©dĂ©s d'Ă©criture pour diffuser le sentiment du registre choisi l'exclamation ? La diĂ©rĂšse ? etc. 2Ăšme lecture DĂ©gager le champ lexical, Place des mots un mot au dĂ©but du vers n'a pas la mĂȘme valeur qu'un mot placĂ© en fin de vers, DĂ©celer les figures de style gĂ©nĂ©ralement trĂšs nombreuses dans un poĂšme, Travail sur les rimes lien entre des mots qui riment, rimes riches ou faibles, etc., Analyse du rythme avec les rĂšgles de mĂ©triques. En filigrane, vous devez garder cette question en tĂȘte pour l'analyse des procĂ©dĂ©s d'Ă©criture comment le poĂšte diffuse-t-il son thĂšme gĂ©nĂ©ral et comment fait-il ressentir au lecteur ses Ă©motions ? RĂ©daction du commentaire Partie du commentaireVisĂ©eInformations indispensablesÉcueils Ă  Ă©viter Introduction- PrĂ©senter et situer le poĂšte dans l'histoire de la littĂ©rature - PrĂ©senter et situer le poĂšme dans le recueil - PrĂ©senter le projet de lecture = annonce de la problĂ©matique - PrĂ©senter le plan gĂ©nĂ©ralement, deux axes- Renseignements brefs sur l'auteur - Localisation poĂšme dans le recueil dĂ©but ? Milieu ? Fin ? Quelle partie du recueil ? - ProblĂ©matique En quoi
 ? Dans quelle mesure
 ? - Les axes de rĂ©flexions- Ne pas problĂ©matiser - Utiliser des formules trop lourdes pour la prĂ©sentation de l'auteur DĂ©veloppement- Expliquer le poĂšme le plus exhaustivement possible - Argumenter pour justifier ses interprĂ©tations le commentaire composĂ© est un texte argumentatif - Etude de la forme champs lexicaux, figures de styles, rimes, mĂ©trique, etc. - Etude du fond ne jamais perdre de vue le fond - Les transitions entre chaque idĂ©e/partie- Construire le plan sur l'opposition fond/forme chacune des parties doit contenir des deux - Suivre le dĂ©roulement du poĂšme, raconter l'histoire, paraphraser - Ne pas commenter les citations utilisĂ©es Conclusion- Dresser le bilan - Exprimer clairement ses conclusions - Elargir ses rĂ©flexions par une ouverture lien avec un autre poĂšme, un autre poĂšte ? etc.- Les conclusions de l'argumentation- RĂ©pĂ©ter simplement ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© Intoduction Les poĂšmes composant le recueil Au rendez-vous allemand, d'oĂč est extrait le texte prĂ©sentement commentĂ©, ont tous Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s et publiĂ©s durant la Seconde Guerre Mondiale. Ils sont alors signĂ©s des pseudonymes Jean du Haut ou Maurice Hervent. Eluard Ă©tait lui-mĂȘme recherchĂ© par les Allemands depuis la publication de PoĂ©sie et VĂ©ritĂ© en 1942 et vivait clandestinement. Avis » a donc Ă©tĂ© Ă©crit sous occupation allemande. Il rend hommage Ă  la mĂ©moire d'un Ă©lĂšve du lycĂ©e nommĂ© Lucien Legros, dont il connaissait la famille. Lucien mena d'abord quelques actions de contestation en compagnie de quatre autres lycĂ©es avant de devenir un vĂ©ritable clandestin pour mener Ă  bien ses actes de rĂ©sistance. Il fut finalement arrĂȘtĂ© avec ses camarades en fĂ©vrier 1943 avant d'ĂȘtre fusillĂ©. Ce poĂšme est le liminaire = au dĂ©but du recueil Au rendez-vous allemand. Dans Raisons d'Ă©crire », Paul Eluard prĂ©cise que le titre Avis » fait rĂ©fĂ©rence aux avis, menaces ou listes d'otages » que les Allemands placardaient sur les murs des zones occupĂ©es. C'est ainsi un poĂšme de la RĂ©sistance qui utilise un Ă©vĂ©nement tragique pour exhorter Ă  l'espoir. Plaque commĂ©morative en l'honneur de Lucien Legros ProblĂ©matique De fait, comment Paul Eluard Ă©rige-t-il l'espoir de vie Ă  partir de l'Ă©vĂ©nement de la mort ? Annonce du plan Ce poĂšme se prĂ©sente en deux parties manifestes. Cela doit servir notre analyse sans la rendre trop compartimentĂ©e pour autant. Nous verrons de fait, dans un premier temps, comment Eluard raconte-t-il la mort d'une personne ; le deuxiĂšme temps de notre analyse montrera que ce rĂ©cit singulier sert en fait son espoir reposant sur la multitude de l'humanitĂ©. DĂ©veloppement La mort d'une personne Le lecteur sait d'emblĂ©e ce dont il s'agit dans ce poĂšme puisque le premier vers l'informe de la conclusion La nuit qui prĂ©cĂ©da sa mort On notera que le vers se conclut sur le mot le plus important, la mort » cela sonne comme une sentence, comme la sentence dont est victime ce condamnĂ©. Il y a, en outre, l'image de la nuit » qui est utilisĂ©e, et donc, symboliquement, l'idĂ©e de la fin ici, la fin d'une vie. L'image est noire, obscure. Le poĂšte nous conte ainsi, en apparence, l'histoire d'une seule personne, condamnĂ©e Ă  mort par l'occupant nazi. Dans cette optique, le singulier est omniprĂ©sent sa » au vers 1 et au vers 2 ; il » au vers 3, 8, 9 et 10, lui » au vers 4 et 12, son » au vers 5, sa » au vers 6 et, comme point d'orgue, en majuscule, l'adjectif numĂ©ral UN » au vers 9. Le deuxiĂšme vers insiste sur cette idĂ©e de fin, avec le mot courte » qui vient suggĂ©rer la rapiditĂ© de la sentence, comme le fait l'utilisation du passĂ© simple fut ». En outre, cette premiĂšre partie de poĂšme est marquĂ© par le champ lexical de la souffrance, notamment Ă  partir du quatriĂšme vers brĂ»lait » et sang » au vers 4, gĂ©mir » au vers 5, horreur » au vers 6. La mort s'associe ainsi Ă  la douleur du vivre, comme l'exposent explicitement les vers 4, 5 et 6 Lui brĂ»lait le sang aux poignets Le poids de son corps l’écƓurait Sa force le faisait gĂ©mir Par cette litanie qui martĂšle, le lecteur sent ainsi un prisonnier souffrant – prisonnier parce qu'il a des menottes, imagĂ©es tout en douleur par le vers 4 -, sortant de sa cellule et accablĂ© par les maux physiques tels que la faim et la fatigue. C'est pourtant au sortir de cet Ă©touffement que dĂ©bute la seconde partie du poĂšme porteuse d'espoir. Le vers 7 annonce ainsi le basculement en reprenant ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© en utilisant le terme explicite d' horreur ». En Ă©crivant ce mot, Eluard le dit bien ce que je viens de vous conter, c'est toute l'horreur de la guerre. En outre, il utilise un procĂ©dĂ© emphatique puisque le dĂ©but de la renaissance ne se situe pas indistinctement dans l'horreur elle est tout au fond » de cette horreur. Ce placement particulier invite d'ailleurs Ă  penser Ă  n'importe quelle germination biologique c'est au fond de la terre que les graines se dĂ©veloppent. La derniĂšre reprise de cette imaginaire sombre intervient au vers 11 avec le verbe venger », qui rappelle une nouvelle fois l'horreur prĂ©citĂ©e, puisque ce terme insiste sur l'atrocitĂ©, l'injustice d'une situation qui appelle sans autre questionnement Ă  la vengeance, de maniĂšre nĂ©cessaire. Cette vengeance, de fait, doit ĂȘtre portĂ©e par la multitude, pour venger cette singularitĂ©. D'une maniĂšre antithĂ©tique, Paul Eluard fait naĂźtre de la singularitĂ© de la condamnation, le pluriel de la rĂ©volte ; de l'horreur mortifĂšre de la situation, l'espoir de la renaissance. Arrestation de rĂ©sistants, juillet 1944, Koll Qui fonde le dĂ©but de la vie des autres L'ambivalence de ce poĂšme – l'espoir qui nait de l'horreur – est dĂ©montrĂ©e d'emblĂ©e par les terminaisons des deux premiers vers oĂč se confrontent mort » et vie ». Le vers 3, par ailleurs, malgrĂ© l'ambiance morbide de cette premiĂšre partie que nous avons mise en Ă©vidence, annonce une suite Ă  l'horreur. Paul Eluard suggĂšre une tension vitale malgrĂ© la mort imminente du jeune condamnĂ© en faisant rimer mort » vers 1 avec encore » vers 3, terme qui est littĂ©ralement l'affirmation d'une permanence, d'une continuation – alors que la mort devrait ĂȘtre la derniĂšre chose Ă  se passer. Le lecteur retrouve cette tension vitale, ambivalence qui porte dĂ©jĂ  en elle l'espoir explicitĂ© dans la partie deux du poĂšme, grĂące Ă  la rime antithĂ©tique rĂ©alisĂ©e entre gĂ©mir » vers 6 et sourire » vers 8. Finalement, si l'on s'interroge bien sur la litanie qui s'Ă©tale du vers 3 au vers 6, on peut y retrouver le motif de l'espoir, puisque la douleur ressentie par le condamnĂ© provient, paradoxalement, de l'Ă©nergie vitale qu'il possĂšde encore en lui, Ă©nergie vitale qui le dĂ©passe, qu'il ne peut supporter tout seul on rappellera l'omniprĂ©sence du singulier dans cette premiĂšre partie. C'est en effet l'idĂ©e d'existence vers 3 qui lui brĂ»le le sang » vers 4 – le sang Ă©tant, par ailleurs, la matiĂšre premiĂšre de la vie - ; c'est le poids de son corps » qui l'Ă©cƓure vers 5, c'est-Ă -dire le fait d'ĂȘtre encore un corps qui se meut, un corps avec une lourdeur, une prĂ©sence au monde ; enfin, c'est sa force » qui le fait gĂ©mir », soit l'idĂ©e, une nouvelle fois, d'ĂȘtre empli d'Ă©nergie. De fait, s'il ne peut supporter cela tout seul, c'est qu'il faut qu'il soit soutenu par d'autres ; et c'est exactement le sens de la seconde partie. Car, malgrĂ© l' horreur » vers 7, le condamnĂ© Ă  mort peut sourire ». Mieux, il a commencĂ© » Ă  le faire le poĂšte introduit ainsi l'idĂ©e du commencement de quelque chose, plutĂŽt que de la fin, qui devrait aller de pair avec sa mort. Dans les vers suivants est explicitĂ©e la raison de ce sourire ce sont ses camarades » qui le vengeront. Paul Eluard insiste sur la multitude, laquelle rompt avec la singularitĂ© de la situation, la solitude du jeune homme dans sa mort, de deux maniĂšres Le UN » du vers 9 Ă©crit en majuscule le poĂšte souligne l'unitĂ© de la rĂ©sistance, le condamnĂ© Ă  mort n'est pas seul dans la lutte, puisqu'il est accompagnĂ© de tout un groupe qui donne la force de rĂ©sister et de vaincre Les millions » du vers 10, au pluriel et rĂ©pĂ©tĂ©s deux fois, ce qui donne l'idĂ©e d'une Ă©numĂ©ration infini, d'une foule de camarades » En outre, Eluard expose son optimisme par l'utilisation du mais » qui succĂšde Ă  la formule nĂ©gative du vers 9 ce mais » vient briser l'idĂ©e du dĂ©sespoir d'abord dĂ©peint. Il exhorte ainsi son lecteur a lui-mĂȘme garder espoir, Ă  ne pas se laisser abattre. Le terme camarade » renforce l'idĂ©e de cohĂ©sion et de multitude. On rappellera la dĂ©finition de ce terme selon Le Larousse Personne Ă  qui on est liĂ© par une familiaritĂ© nĂ©e d'activitĂ©s communes Ă©tudes, travail, loisirs, etc., ou personne liĂ©e d'amitiĂ© avec une autre. Il y a donc Ă  la fois l'idĂ©e d'une cause commune la RĂ©sistance et de l'affection qui lie. Le condamnĂ© Ă  mort est d'autant plus fort qu'il est aimĂ©. On ne peut pas non plus faire l'impasse sur l'acception politique du terme puisque c'est par camarade » que se dĂ©signent ainsi les membres du Parti Communiste, alors ennemis des nazis et eux-mĂȘmes rĂ©sistants. Formellement, l'idĂ©e de cohĂ©sion est renforcĂ©e par l'absence de ponctuation dans le poĂšme ; Ă  premiĂšre vue, le lecteur voit un bloc, avec le sentiment d'unitĂ© dans les vers – et donc, dans les Hommes. Cette idĂ©e de cause commune sous-jacente au terme camarade » prend une nouvelle dimension avec le vers 11 et la prĂ©position de but pour » ; de fait, la rĂ©union des camarades devient d'autant plus nĂ©cessaire que, maintenant, il y a la juste vengeance Ă  avoir. Sa mort rend la cause de ses camarades encore plus puissante, encore plus lĂ©gitime. Cette nĂ©cessitĂ© de la rĂ©sistance est suggĂ©rĂ©e par la formule il le savait » de ce mĂȘme vers. Il y a quelque chose de l'ordre de la certitude Ă©vidente dans ce il le savait » la mort de cet innocent servira la cause pour laquelle lui-mĂȘme est mort. De fait, le poĂšme se termine avec le jour, tandis qu'il avait dĂ©butĂ© avec la nuit. Ce vers forme, avec le premier, une antithĂšse, et doit ĂȘtre analysĂ© avec la mĂȘme symbolique c'est la vie qui recommence, c'est l'immortalitĂ© de l'humanitĂ© plus forte que la singularitĂ© de l'horreur, immortalitĂ© reprĂ©sentĂ©e par le cycle Ă©ternel du jour et de la nuit. Le et » qui introduit ce vers n'a pas d'autre but que de marquer cette continuitĂ©. Les derniers mots du poĂšme, pour lui », sont ainsi Ă  propos du jeune homme, confirmant l'hommage des mots, qui sera sans aucun doute possible suivant de l'hommage des hommes, par la vengeance c'est le jour qui se lĂšve pour lui, ou, autrement dit et conformĂ©ment Ă  la symbolique, c'est l'humanitĂ© qui revivra pour lui et qui le vengera. Conclusion Paul Eluard en 1945 Paul Eluard s'active dans la RĂ©sistance par les mots. Il rend hommage Ă  l'un de ses camarades » de combat tout en exhortant les autres vivants Ă  garder espoir pour la victoire. Le poĂšte joue, Ă  forces d'antithĂšses, avec l'idĂ©e d'une mort fĂ©conde pour la vie, pour l'Ă©lan vital et la force vengeresse. Loin d'abattre les rĂ©sistants, un tel Ă©vĂ©nement, pour douloureux qu'il soit, doit favoriser la cohĂ©sion des troupes, emmenĂ©es par un combat juste. De la douleur naĂźtra le bonheur ; de l'injustice naĂźtra la justice. Ouverture Dans la mĂȘme veine, on pourra s'interroger sur le sens de l'hommage, dans une optique de combattant, rendu par Paul Eluard dans le poĂšme Gabriel PĂ©ri ».

la nuit n est jamais complete paul eluard